Dans la basse Vallée d'Aoste, entourée de montagnes et de verdure sans limites, Arnad c'est un petit petit hameau. Elle compte un peu plus de 1000 habitants, et une poignée de joyaux architecturaux qui en font une destination intéressante. Mais surtout, Arnad c'est la patrie du saindoux homonyme (et très gourmand).
Arnad, l'histoire de son saindoux
Pour la plupart, Arnad rime avec son saindoux. Produit d'excellence, le seul saindoux d'Europe pour être certifié AOP, le saindoux d'Arnad est obtenu à partir du dos du porc. Celui-ci, une fois nettoyé de sa graisse, est découpé en morceaux rectangulaires dans les 48 heures suivant l'abattage puis entassé dans des récipients en bois indigène chêne, châtaignier ou mélèze. C'est au sein de ces « doils » qu'il atteint sa maturation. Alternant avec des couches d'eau mélangées avec du sel, des épices et des herbes aromatiques de montagne, il reste dans des conteneurs pendant au moins trois mois (mais dans certains cas, le vieillissement dure jusqu'à un an).
Comment est né le saindoux d'Arnad ? Il faut remonter le temps, à l'époque où l'huile était considérée comme une denrée précieuse et où le saindoux était fondu et utilisé pour la friture ou pour l'assaisonnement. Selon un document officiel, en 1570, les religieux du cloître de Sant'Orso à Aoste l'ont distribué pour nourrir les nécessiteux. Aujourd'hui, la façon la plus traditionnelle de déguster le saindoux d'Arnaud est le sui croûtons de pain noir (typique de la Vallée d'Aoste) ou sur le polenta grillé. Quoi qu'il en soit, pour le palais, c'est un délice extraordinaire.
Pas que du saindoux : que voir dans le village
Village de montagne centenaire, berceau de traditions et de saveurs anciennes, Arnad conserve de petits joyaux architecturaux. Là Église paroissiale de San Martino est l'exemple le plus important de l'architecture romane dans toute la Vallée d'Aoste, tandis que le château commandée par la Vallaise au XVIIe siècle (en cours de restauration), elle abrite d'intéressantes fresques et une chapelle hexagonale avec un autel baroque en marbre polychrome. Les Pont d'Echallod, d'autre part, le long de la Dora Baltea, a la forme d'un dos d'âne.
Enfin, la destination du pèlerinage est Sanctuaire de Notre-Dame-des-Neiges, situé dans la localité Machabé (696 mètres de haut). Pour y accéder, emprunter l'ancien chemin muletier Pavie du Bioley, au départ duquel un panneau raconte l'histoire du sanctuaire. Qui existait déjà au XVIe siècle et qui, selon la légende, aurait été construite à l'endroit indiqué par la Madone. En fait, il est dit qu'un groupe de bergers a trouvé une statue en bois de la Vierge dans un buisson. Déplacée à l'oratoire du village au-dessus, la statue a disparu le lendemain pour réapparaître dans la vieille brousse. Comme pour indiquer un lieu sacré. Vérité ou légende, il n'en reste pas moins un lieu suggestif. Grâce aussi aux fresques de la coupole, oeuvre de la famille de peintres Artari (parmi les protagonistes de l'art sacré val d'Aoste).
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