Le 9 juin dernier, lors de la conférence «Le cheval idéal de Léonard de Vinci», qui s'est tenue au siège romain du Parlement européen, un dessin d'un cheval attribué au génie de Léonard de Vinci a été présenté. L'oeuvre appartient à une collection privée française et serait datable entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle, ceci grâce à une analyse Carbon 14 et à la merveilleuse découverte, par l’expert en papier Stefano Fortunati, d’un papier identique dans les archives Ginori à florence. Le dessin sur papier double face (format 45,3 × 27,5 cm) a été réalisé à la sanguine, dont la composition est compatible avec les minéraux présents en Lombardie.
Il s'agit du cheval aux proportions parfaites, qui correspond à la recherche de Leonardo, d’un « cheval idéal » pour le monument équestre à la mémoire de Francesco Sforza (dont on ignore la finalité, malgré quelques tentatives de reconstitution). Au-delà de sa beauté indiscutable, ce dessin a été réalisé d’une précision géométrique incroyable. Au verso du dessin se trouve une étude de cheval, aux proportions réelles, semblables à des études de la collection Windsor.
Le cheval idéal de Léonard de Vinci : l’analyse technique
Chaque partie du dessin du cheval idéal de Léonard de Vinci est insérée dans des rectangles d’or. Comme l'explique la spécialiste Annalisa Di Maria, membre du conseil d'administration du Centre UNESCO de Florence et l'une des plus grandes expertes de Léonard de Vinci : «Avec le professeur Jean-Charles Pomerol, ayant présidé l'Université Pierre et Marie Curie et le CNRS à Paris et l'un des plus grands mathématiciens émérites, nous avons minutieusement analysé le dessin de Léonard. Grâce à une étude scientifique approfondie menée sur l'oeuvre, les recherches ont révélé que l'ensemble du dessin a été élaboré sur la base du nombre d'or et ceci avec une grande complexité. Léonard était passionné de géométrie et l'un des plus illustres représentants du néoplatonisme, à la recherche de la perfection divine. Les mathématiques étaient ses principaux outils. Ce magnifique cheval met en lumière tout son génie ».
Le nombre d’or : donner forme à la perfection
L’inscription du dessin à l'intérieur des rectangles d'or confère au sujet une sublime harmonie. La main du maître n'est pas seulement perceptible dans la perfection géométrique du dessin, mais aussi dans son style incomparable. La main précise, la technique pratiquement divine, le jeu d'ombre et de lumière et les hachures qui donnent une impression de mouvement et d'expressivité au sujet, sont autant de caractéristiques déjà présentes dans d'autres dessins du maître florentin, notamment ceux relatifs à l'étude du corps humain. La même technique stylistique se retrouve en effet dans des œuvres telles que l'étude d'un chien et d'un homme nu (début XVIe siècle), de la collection Windsor et dans les études de chevaux, conservées à la Bibliothèque royale de Turin.
Léonard était fasciné par les chevaux et les considérait à l’égal de l’homme. De ce fait, le cheval idéal de Léonard de Vinci s'inspire des proportions humaines, où l’homme et la science avaient une place considérable à la Renaissance. Au fil des ans, le maître a réalisé plusieurs études de chevaux, remplissant divers cahiers avec ses dessins. Giorgio Vasari dans ses « Vies » et Giovanni Paolo Lomazzo dans son « Traité sur l'art de peindre » se sont en effet référés aux études et dessins de chevaux de Léonard. À ce jour, malheureusement, beaucoup ont été perdus. Au cours de sa vie, Léonard a réussi à plusieurs reprises "de donner forme à la perfection". Avec ce dessin, le maître partage, une fois de plus, sa technique artistique inégalée et se rapproche du Divin. Ce dessin est une empreinte très importante de la main du génie, qui, plus de 500 ans après sa mort, continue d'émerveiller le monde avec ses chefs-d'œuvre.
Photo en vedette : © Comité international.
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