Federica Pellegrini retourne au réservoir et le fait comme une traînée. Le sport de compétition et amateur s'est arrêté face au virus. A partir du 4 mai, cependant, on assiste à une reprise timide, avec des limites bien sûr. Plusieurs athlètes ont été infecté et il ne pouvait en être autrement. Mais le sport est têtu, résistant.
Federico Pellegrini
La distanciation sociale nous a marqués, y compris les sportifs. On ne sait pas si tout va revenir exactement comme avant, on verra bien. Ce que nous savons avec certitude aujourd'hui, c'est qu'elle est de retour. Federica Pellegrini, et son beau costume. Dans l'eau après quarante-deux jours : réuni avec son élément. Une plongée libératrice et régénérante. Federica n'avait jamais été aussi loin de l'eau.
Federica Pellegrini retourne au tank
Elle, la championne bleue, a posté une vidéo sur les réseaux sociaux qui la représente sur le bloc de départ avec la voix de l'entraîneur hors limites lui demandant si elle est prête.
"Après six semaines... comme un bébé", Ainsi le post était intitulé. Viens una bambina.
Pellegrini enfant le premier jour de l'école de natation, pour s'entraîner au Centre fédéral de Vérone, très prêt, mais dans le respect des mesures de sécurité, tout d'abord la distanciation. Des images qui nous régénèrent en quelque sorte aussi. Et, qui sait, c'est peut-être du sport que la charge peut venir. Faire couler la peur. Certains restent sceptiques : désormais le contact physique est impossible, les entraînements sont « solitaires », pleins de précautions. L'anxiété abandonne à peine.
Certes, il faudra inventer de nouvelles manières de concourir, au moins pour un temps, mais ce qui doit rester tel qu'il a toujours été, c'est le sens de la rencontre, de l'union et de la communauté que chaque discipline sait porter avec elle.
Le sport - a dit le pape François - a en lui des valeurs fondamentales.
La culture de la rencontre, la loyauté, le respect de l'adversaire, sont la pierre angulaire du monde compétitif. Il est bon de le chérir et d'apprendre à regarder vers demain d'une manière « compétitive ». Après tout, beaucoup pendant la quarantaine sont allés faire eux-mêmes leur entraînement. Compressé, mais sûr. Mais il est vrai que par nature nous avons besoin d'air - et, comme Federica, de sortir la tête de l'eau de temps en temps pour prendre le souffle d'air qui nous corrobore..
"Je dois dire - Federica a dit après l'entraînement - qu'il n'y a qu'à reprendre un peu de « souffle et un peu » de sensibilité. Mais, allez, j'ai pensé à pire !" Ce sera donc bien que nous le fassions. Dire qu'il ne sera pas si difficile de recommencer. Avec prudence certes, car il faudra que retrouvons un peu de sensibilité. Mais selon toute vraisemblance nous nous retrouverons aussi, étant sortis de l'eau, à dire : pourtant, allez, j'ai pensé pire.
photo en vedette par Drew Dau sur Unsplash